La petite communiste qui ne souriait jamais – Lola Lafon

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Éditeur : Actes Sud

Année de parution : 2014

Genre : Roman

RésuméParce qu’elle est fascinée par le destin de la miraculeuse petite gymnaste roumaine de quatorze ans apparue aux jo de Montréal en 1976 pour mettre à mal guerres froides, ordinateurs et records au point d’accéder au statut de mythe planétaire, la narratrice de ce roman entreprend de raconter ce qu’elle imagine de l’expérience que vécut cette prodigieuse fillette, symbole d’une Europe révolue, venue, par la seule pureté de ses gestes, incarner aux yeux désabusés du monde le rêve d’une enfance éternelle. Mais quelle version retenir du parcours de cette petite communiste qui ne souriait jamais et qui voltigea, d’Est en Ouest, devant ses juges, sportifs, politiques ou médiatiques, entre adoration des foules et manipulations étatiques ?
Mimétique de l’audace féerique des figures jadis tracées au ciel de la compétition par une simple enfant, le romanacrobate de Lola Lafon, plus proche de la légende d’Icare que de la mythologie des “dieux du stade”, rend l’hommage d’une fiction inspirée à celle-là, qui, d’un coup de pied à la lune, a ravagé le chemin rétréci qu’on réserve aux petites filles, ces petites filles de l’été 1976 qui, grâce à elle, ont rêvé de s’élancer dans le vide, les abdos serrés et la peau nue.

 

Avis : Ce n’est pas évident de parler d’un livre dont on a entendu parler et reparler pendant des mois, mais je ne peux pas passer à côté pour autant. Ce livre m’a surprise. Je suis arrivée à lui par curiosité, sans penser qu’il allait me plaire, et au final, ça a été plus que ça, j’ai vraiment aimé cette lecture, apprendre à connaître cette petite fille devenue femme, son histoire, son ascension vers la gloire et la renommée, sa chute vers le mépris et l’oubli.
C’est son apparitions aux Jeux de Montréal de 1976 qui la fera connaître du monde, c’était donc logique que le roman s’ouvre sur cet épisode marquant, que Lola Lafon retranscrit d’ailleurs à la perfection, nous faisant retenir notre souffle quand il le faut, sans oublier sa description presque poétique du moment, où transparaît clairement toute la grâce de la petite fille. Par la suite, l’auteur dénonce la dureté des entraînements, repoussant sans cesse les limites humaines, poussant les petites filles à aller toujours plus loin, à risquer leur vie. La liberté. La pression des médias, aussi, qui ne semble pas admettre que leur petite poupée grandisse et devienne une femme, passant de l’adoration au mépris – le thème du rapport au corps féminin, son évolution est donc également abordé, d’un ton toujours juste. Et, si Lola Lafon nous retranscrit ses discussions avec Nadia, et ce qu’elle en apprend, on voit aussi comme la vérité n’est pas toujours claire, et parfois travestie. Car en effet, cette histoire prendre place durant la dictature de Ceausescu. Au final il n’est pas compliqué de comprendre pourquoi cette petite communiste ne souriait jamais.
C’est un texte très intéressant, souvent objectif, parfois poétique, mais toujours précis et captivant. On sent la volonté de l’auteur de comprendre cette fille devenue femme, de combler les blancs de l’histoire, son admiration aussi : à la grâce de la gymnaste se mêle le style gracieux de l’écrivain pour une lecture plus qu’appréciable.

8 réflexions sur “La petite communiste qui ne souriait jamais – Lola Lafon

    • Pourquoi tu penses que tu n’aimeras pas ? Perso moi j’étais comme toi, parce que ça parlait de sport, de quelqu’un que je ne connaissais pas – en plus j’aime pas les autobiographies en général, d’une période que je n’avais pas connue, du coup ça m’a fait un choc de découvrir tout autre chose et de vraiment apprécier ma lecture !
      En tout cas, du coup, si tu le lis, ça me ferait plaisir de savoir ton avis ! 🙂

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