Éditeur : Robert Laffont
Collection : R
Année de parution : 2015
Genre : Jeunesse
Titre original : Making Faces
Traductrice : Fabienne Vidallet
Résumé : Ambrose Young est beau comme un dieu. Le genre de physique que l’on retrouve en couverture des romans. Et Fern Taylor en connaît en rayon, elle en lit depuis ses treize ans. Mais peut-être parce qu’il est si beau, Ambrose demeure inaccessible pour une fille comme elle. Jusqu’à ce qu’il cesse de l’être…
Nos faces cachées est l’histoire de cinq amis qui partent à la guerre.
L’histoire d’amour d’une jeune fille pour un garçon brisé, d’un guerrier pour une fille ordinaire.
L’histoire d’une amitié profonde, d’un héroïsme du quotidien bouleversant.
Un conte moderne qui vous rappellera qu’il existe un peu de Belle et un peu de Bête en chacun de nous…
Avis : J’avais un peu peur avant de lire ce roman, parce que ça faisait un moment que tout le monde en parlait sur la blogosphère, et j’avais un peu peur d’être déçue. Puis je me suis lancée et je n’ai pu lâché le livre avant d’avoir tourné la dernière page.
Ce roman est tout simplement magnifique. Bouleversant, poignant, il vous prend aux tripes. J’ai souri, attendrie, mais j’ai aussi pleuré, bouleversée, avec l’impression que c’est moi qui souffrait de la perte de mes amis, qu’on m’avait pris quelque chose et brisé le cœur. Parce que Amy Harmon a vraiment un don pour nous faire réfléchir, pour nous conter son histoire, et pour retranscrire les émotions de ses personnages. De cette fille ordinaire, rêveuse et intelligente. De ce héros brisé qui revient de la guerre. Le jeu de cache-cache qui commence avec Fern, ces deux jeunes gens qui s’apprivoisent petit à petit, ayant le sentiment de ne pouvoir être aimés, le chemin qu’ils font l’un vers l’autre et pour eux-même, l’évolution, l’acceptation.
Je pourrais également faire tout un article sur la relation qu’entretient Fern avec son cousin Bailey. C’est beau, touchant, de voir leur complicité, le lien qui s’est tissé au fil des années entre eux, le soutien qu’ils s’apportent mutuellement. Sachant son état, dès le début j’ai craint de m’attacher à lui et de le voir décliner au fil du temps pour finir par mourir. Et forcément, on s’attache à lui, à sa joie de vivre, à son côté fou, j’ai souvent oublié sa maladie et parfois le revoir si vulnérable me faisait mal au cœur. Pas parce que j’avais pitié, ou que je le trouvais faible. Mais parce que dans un sens, c’est lui le véritable héros de l’histoire. Il nous donne vraiment une leçon de vie, de courage, il aide Ambrose bien plus qu’il ne le croit. Quand j’ai compris d’où venaient les titres des chapitres (qui collaient tellement bien), j’ai trouvé ça vraiment excellent.
Au début, on pourrait se dire que c’est juste une histoire banale et pleine de clichés. La fille pas forcément belle qui craque pour la star du lycée. Qui lui aime une jolie fille. Avant de se rentre compte que ce n’est pas la beauté qui l’intéresse, mais cette autre fille, insignifiante en apparence, mais tellement plus intelligente, et belle à l’intérieur. Que comme par hasard c’est lui le seul à revenir, même défiguré. Mais l’ensemble est tellement hors du commun, qu’on passe au-dessus de tout ça. Ce roman ne ressemble à aucun que j’ai pu lire jusqu’à présent. Il est intelligent, plein de sagesse, d’émotion, de réflexion. D’humanité. Je n’ai jamais lu de roman – et encore moins jeunesse – où le héros part à la guerre, suite aux événements du 11 septembre. Je n’ai jamais rien lu de pareil, et c’est sûr que je n’oublierai pas cette lecture.
Je pourrais citer énormément de passages, parce qu’il y a de très belles phrases, des phrases qui font réfléchir. Là je relève celle-ci, que je trouve particulièrement juste :
« Il y a peut-être un but qui nous dépasse, un dessein plus grand auquel nous ne contribuons que petitement. Tu sais, comme ces puzzles de mille pièces ? En regardant une seule pièce du puzzle, tu ne peux absolument pas deviner à quoi il va ressembler au bout du compte. Et on n’a pas la photo sur la boîte du puzzle pour nous guider. […] Peut-être que nous sommes une pièce de puzzle, poursuit-elle. On s’emboîte tous pour former cette expérience qu’on appelle la vie. Aucun de nous ne comprend le rôle qu’il joue ni n’imagine à quoi ça va ressembler au final. Peut-être que ce qu’on appelle miracle n’est que la partie émergée de l’iceberg. Et peut-être qu’on n’est pas capable de voir les choses merveilleuses qui naissent des tragédies. » (pg 233-234)
Pour conclure, je dirais que ce roman est comme un tremblement de terre (j’ai pas trouvé mieux, désolée :-P), il m’a secouée. Il m’a fait rire, m’a fait pleurer, m’a donné envie de me rouler en boule sous ma couette mais m’a aussi donné envie d’avancer, de me battre. C’est une magnifique leçon de vie, un hommage à la vie, un roman très bien écrit (et agrémenté de citations de Shakespeare pour ne rien gâcher !), juste et poignant. Ce n’est pas toujours une lecture facile parce que de nombreux sujets graves sont abordés, la guerre, la maladie, la mort, mais elle nous parle, nous change. Vraiment, lisez-le.
J’aime beaucoup l’image du tremblement de terre pour expliquer tes émotions.
Merci ^^
J’en entends beaucoup de bien, je devrais peut être penser à m’y attarder un peu plus longtemps
Oh oui, si tu peux le lire n’hésite pas !
Je suis totalement d’accord avec toi ! Je l’ai lu il y a plus d’un an et pourtant, il me marque toujours autant…
Oui, il y a des livres qui nous poursuivent très longtemps !