Éditeur : Rebelle
Collection : Sans visage
Parution : 15 octobre 2016
Genre : Roman noir
Résumé : Pour ses dix-neuf ans, Vincent s’est offert un parricide. Il a tué son bourreau.
Mais peut-on vraiment se libérer de l’emprise du Mal ?
Peut-on se reconstruire après avoir subi le pire ?
Incarcéré, Vincent doit affronter ses démons, apprendre à se connaître et s’accepter… pour atteindre la délivrance, sa résilience.
Avis : Après avoir beaucoup entendu parler de ce roman (en bien) sur la blogosphère, j’ai préféré attendre un peu avant de me lancer (mais pas trop, je voulais l’avoir lu pour le live du 20 😛). Mais une fois le livre refermé, j’ai eu besoin d’un peu de temps pour rédiger ma chronique, trouver les mots pour en parler, pour m’en remettre. Et puis j’ai compris que ce n’était pas un livre dont on se remet, c’est un livre qui nous habite, une histoire qu’on partage.
Dès le prologue, on sait que l’irréparable a été commis : Vincent, jeune homme de 19 ans, a tué son père. Comment peut-on en arriver là ? Et si l’irréparable avait été commis par ce Franck, des années plus tôt ? Les chapitres alternent entre passé et présent : d’un côté on suit pas à pas, glacés d’horreur, les événements qui ont poussé Vincent à tuer cet homme, son cheminement, son basculement dans l’innommable. De l’autre côté, on le voit avancer pas à pas vers l’acceptation, la renaissance, sa résilience.
D’après le site psychologies.com, la résilience, c’est la « faculté à « rebondir », à vaincre des situations traumatiques. La résilience est la capacité pour un individu à faire face à une situation difficile ou génératrice de stress. »
Ce roman est dur. Il est bouleversant, poignant, sans concession. Ce n’est pas une histoire à donner le sourire, une histoire de bonheur, une histoire qui nous donne envie de danser. Et pourtant, justement, les petits moments de répit qui s’apparentent à du bonheur, ces moments qu’on découvre à travers les noirs nuages qui obscurcissent la vie de Vincent, sont d’autant plus précieux, comme de petites lumières qui brillent dans la nuit. La danse, des rencontres. De l’horreur, du laid, peut parfois naître quelque chose de positif (une pensée pour Yassir qui aura joué un rôle essentiel dans le parcours de Vincent). C’est d’autant plus dur de découvrir ce que peut vivre Vincent à côté de ces moments-là.
A travers l’histoire de ce jeune homme piétiné par un monstre, c’est celle de mille autres personnes qu’on découvre. La violence de certains, la haine d’une personne jugée différente. L’homophobie, le racisme, autant de sujets toujours tristement d’actualité. Le plus dur, en lisant les sévices qu’a subi Vincent, ça a été de se dire que quelque part, quelqu’un vivait probablement la même chose. Je ne cautionne pas la violence, pourtant comment en vouloir à Vincent de n’avoir eu d’autres choix, pour se libérer de son emprise, que de tuer son bourreau ? Cet homme qui, par l’humiliation, par la violence, l’oblige à commettre des actes qu’il ne veut même pas au fond de lui ?
Ce roman est le premier que je lis de Julia M. Tean (mais assurément pas le dernier, si le Père Noël a bien reçu ma lettre) et j’ai été bluffée par son talent, par sa plume. Par sa façon de nous offrir cette histoire, de nous faire ressentir toute la souffrance, toute l’horreur qu’a pu vivre Vincent, sans tomber dans le pathos. Ce roman m’a brisé le cœur, et pourtant, il porte un certain espoir en lui, une lumière. Par le courage de Vincent, sa résilience. L’espoir que peut-être, chacun à notre échelle, on pourrait aider à changer les choses. Même si c’est loin d’être suffisant, sachez qu’1€ est reversé à l’association Le Refuge pour chaque livre acheté.
En bref … Je ne peux que vous conseiller de lire ce roman, qui en plus n’est pas très cher. Je ne sais pas si je me remettrai un jour de cette lecture, ni même si j’en ai envie. Mais je sais que j’ai de la chance d’avoir grandi dans une famille aimante, attentive, compréhensive. Et je sais que je n’ai pas fini de porter ce roman en moi, de le conseiller, d’en parler, pour que peut-être, un jour, il ne soit plus besoin d’écrire ce genre de romans …
« La carapace de Vincent se fissure peu à peu, révélant sa vraie nature, ce qui fait de lui un être humain. Un homme qui a aimé et dont on a brisé tous les rêves. » (page 122)
J’aime beaucoup la première de couverture ! Merci pour la découverte 🙂
Oui elle est belle !
Bonjour,
Je note ce roman, car il est intéressant de comprendre certains mécanismes psychologique de l’être humain et je dois reconnaître que le côté sombre de l’Homme me questionne beaucoup.
Bonne semaine à vous !
🙂 b
Merci beaucoup de votre passage !
Et oui, la complexité de l’âme humaine n’a pas fini de nous surprendre !
Bonne soirée 🙂
Je ne suis pas tentée mais merci pour ton avis.
De rien ! 🙂
Ce n’est pas le genre de romans que je lirai en cette fin d’année, mais il est noté. L’histoire semble bouleversante et mériter qu’on s’attarde dessus 🙂
Tout à fait 🙂 c’est vrai que ce n’est peut-être pas la meilleure période pour le lire ! Mais un jour prends le temps de le faire 🙂
Ce titre se trouve sur mes étagères depuis le salon des Halliénales. Tous les avis parcourus ou entendus sont dans les grandes lignes identiques au tien. Cela promet! Mais c’est aussi cela que je recherche dans un livre. Par contre, je vais attendre que la vague sur la blogo à son sujet s’estompe avant de me lancer dans sa découverte.
Oui je comprends totalement ! c’est aussi pour ça que j’ai un peu attendu 🙂 (désolée, j’étais persuadée de t’avoir répondu déjà ! 😮 )
J’aimerais cependant me le faire courant 2017.
Aucun souci, mon commentaire a dû vouloir se faufiler discrètement au moment de ta réponse 😀
Je ne suis pas un bon exemple en ce qui concerne la réactivité d’échange même si je me soigne en ce moment donc je ne risque pas de te blâmer ne t’en fais pas 😉
Bisous.
Oui, tous les avis convergent et donnent envie de le découvrir.
Oui, c’est dingue et pourtant tellement justifié !
Ah, je suis bien d’accord avec toi, ce roman est sûrement le plus poignant que j’ai jamais pu lire !
Je te comprends !
Je ne connaissais pas ce roman mais tu me donne très envie de le découvrir car il a l’air vraiment poignant.
Au passage j’aime énormément la présentation de ton blog ! (Surtout les petits ballons **)
Merci c’est très gentil à toi ! (merci wordpress :p)
Oui très poignant, très intelligent, très bien ! :p
Ohlala ça me fait un peu peur, je crois qu’en matière de résilience je vais m’en tenir à Cyrulnik pour l’instant… Trop besoin de légèreté ces temps ci sans doute pour compenser une actu svt difficile !
Oui c’est sûr que ce n’est pas le récit le plus joyeux du monde ! mais vraiment si tu as l’occasion un jour, lis le 🙂
J’en entends que tu bien de ce roman! Tu m’as convaincue, il est noté =)
Tu ne pouvais pas me faire plus plaisir !! 🙂
J’ai tellement hâte de le découvrir à mon tour …
Hâte de lire ton avis !
il est déjà noté sur ma liste mais je ne l’ai toujours pas chez moi… toujours envie de le lire après cette chronique!
Ah ! j’espère que tu pourras le lire bientôt !
Sincèrement, après avoir lu le résumé et ta chronique, on ne peut que vouloir découvrir cette histoire. Même si l’on sait que cela va être difficile.
D’une certaine manière, je trouve que ce livre fait un peu écho à l’affaire de Jacqueline Sauvage. Cette femme qui n’a pas eu d’autres choix que de tuer son mari pour se libérer et protéger ses filles… Dans ces histoires-là, la justice semble brinquebalante…
J’espère que tu pourras le lire et que tu l’apprécieras alors 🙂
Oui c’est vrai que parfois, on n’a d’autre choix que de tuer le bourreau, quand bien même un meurtre peut sembler atroce … et la justice parfois est loin d’être ce que l’on pourrait attendre d’elle …