L’ange de Marchmont Hall – Lucinda Riley

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Éditeur : Charleston

Parution : 17 novembre 2017

Genre : Littérature étrangère

Traduction : Marie-Axelle de la Rochefoucauld

 

Résumé : Trente ans ont passé depuis que Greta a quitté Marchmont Hall, une magnifique demeure nichée dans les collines du Monmouthshire. Lorsqu’elle y retourne pour Noël, sur l’invitation de son vieil ami David Marchmont, elle n’a aucun souvenir de la maison – le résultat de l’accident tragique qui a effacé de sa mémoire plus de vingt ans de sa vie.

Mais durant une promenade dans le parc enneigé, elle trébuche sur une tombe. L’inscription érodée lui indique qu’un petit garçon est enterré là. Cette découverte bouleversante allume une lumière dans les souvenirs de Greta, et va entraîner des réminiscences.

Avec l’aide de David, elle commence à reconstruire non seulement sa propre histoire, mais aussi celle de sa fille, Cheska…

 

Avis : Chaque annonce d’un nouveau roman de Lucinda Riley est source d’impatience et d’excitation pour moi : je sais que je vais me régaler. Alors forcément, j’avais hâte de découvrir son dernier roman, que la magnifique couverture enneigée donne envie de déguster bien au chaud sous un plaid !

Greta n’avait pas mis les pieds à Marchmont Hall depuis 30 ans, quand elle y retourne pour fêter Noël avec les siens. Il faut dire que suite à un terrible accident elle a perdu la mémoire et tous les repères qui composaient jusqu’alors son existence. Mais lors d’une promenade solitaire, où elle trébuche sur une tombe, ses souvenirs lui reviennent d’un coup. S’ensuit alors une alternance entre passé et présent, où l’on part à la rencontre de Greta et sa fille, et des secrets qui les ont brisées.

On la redécouvre jeune fille, naïve, rêvant d’une belle carrière d’actrice, jusqu’à ce qu’elle apprend qu’elle est enceinte – et seule, à une époque où être mère célibataire n’est pas la meilleure chose qui puisse arriver. Grâce à l’aide d’un précieux ami, David, la voilà partie à Marchmont Hall, où elle trouvera une aide bienvenue pour élever ses jumeaux. Quelques années plus tard, c’est sur sa fille Cheska que se concentre le récit, Greta n’étant plus que cette mère qui a tout mis entre parenthèses pour sa fille, et qui ne vit qu’à travers elle, ce cher ange blond, étoile montante du cinéma. Mais Cheska, plongée trop tôt dans le monde du cinéma, souffrant sans plus s’en rappeler de la mort de son jumeau, de l’indifférence de celui qu’elle appelait papa, est souvent la proie d’étranges pensées… Quand à son tour elle tombe enceinte, elle semble ne pas voir la terrible réalité : elle ne pourra compter que sur sa mère. Mais parfois, il y a des vérités que l’on n’est pas prêt à entendre … Et puis, on a Ava, cette jeune femme à l’avenir radieux, élevée par une femme douce et aimante qui a remplacé sa mère défaillante … jusqu’à ce que cette dernière décide de refaire surface et menace à nouveau l’équilibre familial.

Vous l’aurez compris, avec ce roman, on va suivre trois générations (entre 1945 et 1985), trois femmes qui auraient pu vivre une belle histoire familiale, connaître une belle complicité, si … Si on prend la globalité du roman, l’intrigue, ses personnages un peu fous, meurtris, j’ai tout adoré, sans concession. Lucinda Riley m’a une nouvelle fois emportée, j’avais l’impression moi aussi d’être à Marchmont Hall, de déambuler dans les vies de ces personnages, d’un peu faire partie de leur vie. Et pourtant, dès le moment où Greta devient mère, j’ai senti une distance entre nous : j’ai eu du mal à cautionner ses choix. Les comprendre oui, parce qu’au final, ça ne partait pas d’une mauvaise intention, mais elle s’est juste aveuglée en ne voyant de sa fille que ce qu’elle voulait voir, une jeune étoile montante, une poupée à protéger, laissant de côté les rêves, les envies d’espace, de jeux, de boue, d’amitié, d’amour, les désirs et espérances d’une petite fille puis d’une ado. Et forcément, quand on interdit trop, on prend le risque qu’un jour l’enfant se rebelle et veuille (enfin) expérimenter les choses par lui-même. Alors quand Cheska se montre exécrable, sourde à toute raison, on essaie de se dire que, pauvre enfant, ce n’est pas sa faute, si elle n’avait pas eu cette enfance. S’il n’y avait pas eu tous ces secrets ? Mais après, tout, qui sait ? Toujours est-il que ce roman souligne le poids de ces secrets que l’on garde parfois, pensant à tort protéger ceux que l’on aime.

Et puis il y a David, ce cher David. Amoureux fou de Greta depuis toujours, qui va passer des décennies à prendre soin d’elle, des siens. Un être profondément bon et généreux, qui aura presque toujours fait passer les autres avant lui. Dire que s’il ne l’avait pas envoyée à Marchmont Hall les choses auraient pu être si différentes … Sa mère, LJ, m’a au début un peu agacée (notamment au moment du mariage de Greta …), et finalement, j’ai été bien heureuse de sa présence auprès d’Ava. Plus jeune, ou à 80 ans, c’est une femme forte, qui n’a pas froid aux yeux, qui aime et défend les siens. Elle aurait pu être une bien douce grand-mère. J’ai beaucoup aimé Ava aussi, cette jeune femme qui n’a « rien demandé ». Mais comme le roman commence dans son présent, on sait où elle en est à ce moment, ce qui fait que j’ai ressenti moins d’inquiétude à son égard.

J’adore ces romans, qui nous font voyager d’une époque à l’autre, où l’on découvre des secrets, des vies qu’on ne soupçonnerait pas – rien que la couverture, avec cette magnifique demeure, cette neige, étaient un appel à l’évasion. Et ce que j’ai aimé tout particulièrement ici, c’est que les personnages, ne sont pas parfaits, mais leur psychologie est extrêmement bien travaillée et se dévoile petit à petit. Greta et Cheska ont leurs faiblesses, leurs fêlures, leurs démons. Greta fait des erreurs, qui lui coûteront cher, et c’est aussi ce qui la rend attachante. Malgré des passages très sombres – les personnages ne sont pas épargnés – ce roman est également rempli de luminosité, d’amour, de dévouement, de liens indéfectibles. Malgré tout, malgré ce qui a pu se passer, Greta et Cheska parviendront à se retrouver.

Au final, Lucinda Riley m’a encore une fois conquise, grâce à cette magnifique fresque familiale qui nous emporte en plein cœur des méandres de l’âme humaine, avec ses personnages à la psychologie si bien travaillée.

 

Mille mercis aux éditions Charleston pour la confiance et la découverte de cette belle histoire !

17 réflexions sur “L’ange de Marchmont Hall – Lucinda Riley

  1. Je sens que ce livre est absolument fait pour moi…Depuis que je le croise ici ou là, sur les réseaux sociaux ou sur les blogs, je me dis qu’au-delà de sa très belle couverture hivernale, il y’a doit y avoir quelque chose d’intéressant à découvrir juste en dessous… Un futur ajout PAL, c’est sûr ! Merci pour cette chronique éclairante. 😉

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