Des astres – Séverine Vidal

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Éditeur : Sarbacane

Collection : Exprim’

Parution : 4 septembre 2019

Genre : Young Adult

 

Résumé : Pénélope a toujours été une fille timide, transparente, le genre qui n’a pas appris à s’aimer. À mesure qu’elle grandit, cependant, on découvre le terrible secret qui l’étouffe : elle vit sous le joug d’une mère tentaculaire, toxique, le genre qui dévore ses petits. Et un jour, par faiblesse ou par amour, convaincue que sa mère étendra son influence néfaste sur plusieurs générations, Pénélope fait un choix terrible : elle se sépare de son bébé. Romane est au lycée, près de Bordeaux. C’est une fille bien en équilibre, portée par ses parents qui l’adorent, sa bande de potes et son amour tout frais, Rudy. Et pourtant il lui manque quelque chose, il lui manque quelqu’un.
Ce que Romane comme Pénélope ignorent, c’est que parfois les mères nous détruisent à petit feu, parfois elles nous sauvent.

 

Avis : Il y a quatre ans j’ai découvert la merveilleuse plume de Séverine Vidal avec son roman « Quelqu’un qu’on aime » qui m’avait beaucoup touchée. Quand j’ai lu le résumé de celui-ci, j’étais sûre que la magie allait encore une fois opérer.

Depuis toute petite, Pénélope a vécu sous le joug de sa mère. A cause d’elle, elle a perdu sa dignité, son amour. A cause d’elle, elle s’est retrouvée à faire le choix le plus dur de toute sa vie, choix qu’elle ne cesse de regretter depuis. Depuis, Pénélope, qui n’a pas l’impression de servir à grand chose, de compter pour grand monde, se contente d’être là. Et encore. Romane, elle, s’apprête à passer le bac quand elle reçoit une lettre, une réponse de sa mère biologique. Mais qu’est-ce que cette dernière pourrait bien lui apporter, elle qui vit heureuse, dans un foyer aimant et solide ?

Je ne compte pas le nombre de fois où ce roman m’a mis les larmes au yeux. Si j’ai souvent du mal avec les personnages mous, passifs, j’ai au contraire de la compassion quand il y a une « vraie » raison derrière. Et surtout, quand vient le moment du « réveil », où le personnage se secoue, c’est là que ça devient vraiment intéressant pour moi. L’histoire de Pénélope m’a bouleversée. Oui, on peut se dire qu’elle aurait pu, dû s’opposer à sa mère plus tôt. Couper les ponts. S’affirmer. Penser à elle, se faire confiance. Mais en réalité, ce n’est jamais bien simple de se libérer de son bourreau, ou même simplement de réaliser l’emprise qu’il peut avoir, surtout quand les coups sont psychologiques. Et puis, comme tout enfant, ado, adulte, Pénélope avait besoin de sa mère, d’être importante pour elle, d’être aimée. Probablement parce que je suis devenue mère à mon tour l’année dernière, son histoire m’a bouleversée. Parce que je ne peux pas comprendre Irène, sa toxicité. Parce que je ne peux que comprendre la douleur de Pénélope, le vide, le manque – et encore, je ne le comprends que parce que je connais son contraire, la force d’un sourire, d’un éclat de rire, la fierté de voir son bébé grandir et évoluer. Face à elle, Romane, forte, libre, fière, qui malgré ses failles a réussi à devenir une jeune femme heureuse. Romane, parfois dure, méfiante, en colère face à celle qui l’a lâchée, et dont elle n’est pourtant pas si éloignée. Et pourtant reconnaissante, parce qu’elle n’a manqué de rien, à eux des parents géniaux. Je trouve cette dualité dure et intéressante à la fois, en vouloir à quelqu’un de ce qu’il a fait et pourtant l’en remercier.

J’ai aimé la relation qui va petit à petit se créer, bien loin d’être évidente. J’ai aimé le fait que l’histoire ne soit pas toute rose, ni facile, que les protagonistes ne tombent pas dans les bras les uns des autres en oubliant l’absence, la déception, le temps passé. J’ai aimé aussi les parents de Romane et leur belle relation, Eva et son amitié.

Avec ce roman, on parle de famille, et peu importe si elle n’est pas vraiment du sang. On parle d’abandon et de retrouvailles. Il y a des règlements de comptes. On parle de parents toxiques. On parle de reconstruction, de renaissance. On parle d’amitié et d’amour. L’amour qui met du baume au cœur, et celui qui le brise. Il y a des violences, des pleurs. Et des rires. De la joie. De l’espoir. Un avenir.

Séverine Vidal nous embarque dans cette histoire, à la suite de ses personnages, avec talent, justesse. Beaucoup d’émotions. A nouveau, je suis tombée amoureuse de son écriture, incisive, précise, bouleversante. Si forte, qu’elle donne l’impression que Romane et les autres sont bien vivants. Oui, j’ai pleuré, mais j’ai été aussi reconnaissante de cette force, cette bienveillance, cette solidarité qui émanent de ses personnages.

Comme il faut bien que je m’arrête à un moment donné, je dirai, pour conclure, que « des astres » est un roman fort, puissant, bouleversant, sur deux femmes, deux voix d’une relation mère/fille. Une histoire qui reste longtemps en tête une fois la dernière page tournée.

 

Un grand merci aux éditions Sarbacane pour la confiance et la belle découverte ❤

 

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20 réflexions sur “Des astres – Séverine Vidal

  1. Moi aussi je suis devenue maman pour la première fois il y a quelques mois et pourtant, je ne sais pas si je pourrais lire ce livre. C’est bête mais j’ai peur d’être trop bouleversée, trop touchée par cette lecture. Pourtant j’ai l’impression de passer à côté d’une pépite. Je vais attendre un peu pour le découvrir et je reviendrai te donner mes impressions 😉

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