Editeur : Auzou
Parution : 3 octobre 2019
Genre : Album Jeunesse
Avis : A l’école, Serge est sans cesse embêté par Léopold. Il faut dire que ce dernier est vraiment canon comme licorne, contrairement à Serge. Demain, c’est la photo de classe, et hors de question d’être ridicule. Serge se lance alors dans de grandes préparations : un bain plein de mousse pour sentir bon, une coiffure au top grâce à une superbe perruque violette, un brin de maquillage et une queue pleine de couleur pour parfaire ce look au top. Manque de pot, le jour de la photo de classe Serge se retrouve à côté de Léopold qui saisit l’occasion de se moquer de lui. Mais cette fois, Serge ne se laisse pas faire.
Bon, ce n’est pas un spoiler si vous avez bien regardé la couverture : si Serge n’est pas une très belle licorne c’est pour la simple et bonne raison que c’est… un lama. Rien qu’à vous dire ça, vous aurez sûrement deviné que dans cet album l’humour va être omniprésent (mais si, Serge le lama… Serge Lama !). En dehors du jeu de mot, il y a également la chute qui devrait ravir les enfants en faisant ravaler son caquet au vilain Léopold.
Mais cet album parle également de sujets importants et sérieux puisqu’il est par exemple question de harcèlement. Ca peut permettre de lancer la discussion avec l’enfant, en lui demandant en quoi le comportement de Léopold n’est pas correct. Toutefois, je trouve que l’histoire aurait pu aller plus loin : Pourquoi est-ce que Léopold agissait comme ça ? Est-ce qu’il regrette à la fin ? Compte changer ?
Il est aussi question de différence, puisque Serge ne ressemble pas vraiment à ses copains de classe. D’ailleurs, pour la photo de classe, il décide de se transformer totalement, au point de devenir presque quelqu’un d’autre que lui-même, une « vraie » licorne, et se fondre dans la masse. Bien sûr, il est formaté par les critiques qu’il reçoit depuis toujours, mais j’avoue que j’aurais aimé qu’on parle d’acceptation de soi, de changer son regard. Evidemment, il ne peut pas être beau en tant que licorne puisqu’il n’en est pas une. Ce qui n’empêche pas d’être un beau lama. Mais si on lit souvent le mot « moche » pour le définir, personne ne le défend ou ne dit le contraire. Finalement, c’est quand il va prendre sa revanche sur Léopold qu’il obtiendra l’admiration de ses camarades. C’est là que c’est un peu subtile, et qu’il faudra peut-être expliquer aux enfants : il lui crache dessus, et c’est un peu son super pouvoir de lama, du coup tout le monde veut l’apprendre et il est enfin accepté pour ce qu’il est. Alors comme j’imagine que les auteurs de l’album n’encouragent pas les enfants à se cracher dessus il faudra, je pense, avoir une petite discussion ensuite pour expliquer que ça fait partie des capacités du lama !
Dans un premier temps, je suis restée très premier degré et n’ai pas trop adhéré à cet album : est-ce qu’on ne devrait pas plutôt encourager à rester soi-même plutôt que tout faire pour ressembler aux autres ? Est-ce qu’il n’y avait pas une autre manière de régler les choses ? Est-ce qu’il y a une morale ? Puis j’ai relu une nouvelle fois l’album en analysant un peu plus derrière l’humour.
Quant aux illustrations, je n’ai malheureusement pas été conquise plus que ça.
En bref ? Evidemment, c’est drôle et l’enfant à qui vous lirez cette histoire rigolera beaucoup, c’est sûr. Pour ma part je pense qu’il faudra tout de même en discuter avec lui ; par exemple ma fille est trop premier degré pour percevoir toutes les subtilités et les messages pourtant important – et pourtant l’album est conseillé dès 3 ans.
Franchement je crois qu’il faudrait que je le lise. Il porte à réfléchir et se penche sur ces sujets si actuels de l’amour de soi, le harcèlement… c’est important !
Oui ce sont toujours des thèmes importants !
Pauvre petite licorne ! Franchement, les sujets abordés semblent très forts, mais effectivement, ça mérite sûrement de se pencher dessus, avec une vraie discussion 😃
Oui, il vaut mieux toujours accompagner ce type d’ouvrage 🙂
Cela permet de sensibilisé sur des sujets d’actualité et le manque d’indulgence devant la différence
C’est clair !