Une belle vie – Virginie Grimaldi

Editeur : Flammarion

Parution : 3 mai 2023

Genre : Littérature française

Résumé : Emma et Agathe Delorme sont sœurs. Elles ont grandi l’une contre l’autre, mais sont pourtant très différentes. Agathe, la plus jeune, bordélique et ardente, a toujours pris toute la place dans le bain, dans la chambre et dans le cœur d’Emma.
Après cinq ans d’un silence inexpliqué, Emma donne rendez- vous à Agathe dans la maison de vacances : Mima, leur grand-mère adorée, n’est plus, il faut vider les lieux et faire le tri dans les souvenirs. Les sœurs Delorme ont une semaine pour tout se dire et rattraper le manque de l’autre. Parviendront-elles à réparer le passé ?
Dans la beauté de cet été au Pays basque, où leur enfance cogne à la porte, résonne la force de leur histoire.

Avis : Depuis quelques années maintenant, j’attends chaque nouveau roman de Virginie Grimaldi avec grande impatience. Mais même si je saute dessus dès sa sortie, je me garde toujours le plaisir de le savourer pendant mes vacances d’été. Le mois dernier je me suis donc plongée dans Une belle vie, et voici mon avis !

^{« J’ignore si avoir partagé le même utérus nous confère le pouvoir de ressentir les émotions de l’autre, mais une chose est certaine : il existe un lien aussi inexplicable qu’impalpable entre frères et sœurs, le même qui nous permet de nous comprendre en un regard, de nous pardonner en une seconde, comme un pont sur lequel voyagent les sens, un lien qui nous lacère les entrailles quand l’autre souffre et nous transporte quand il est heureux. »}

Après cinq ans sans se voir, Emma et Agathe se retrouvent dans la maison de leur défunte grand-mère pour une semaine. Une semaine pour cicatriser, pour pardonner, pour mettre les années à distance. Si possible.

Lire Virginie Grimaldi, c’est plonger tout entier – avec les yeux, les tripes, le cœur, le cerveau – dans une histoire qui parle de la vie. Rien d’extraordinaire, rien de fou me direz-vous, et pourtant, Virginie en fait toujours quelque chose d’unique et surprenant, peut-être parce que j’ai toujours l’impression qu’elle distille des petits bouts d’elle dans chacun de ses romans ?

Comme à chaque fois, on fait ici la connaissance de personnages bouleversants, uniques, le genre à nous manquer dès la dernière page tournée. On oscille entre hier(s) et aujourd’hui, découvrant le fil de l’histoire d’Emma et Agathe, leurs histoires. Deux êtres éprouvés par les coups de la vie, souvent en opposition, qui ont fini par s’éloigner. Deux êtres qui vont enfin se retrouver, le temps d’une semaine, s’accrocher, gratter les plaies et les souvenirs avec, se redécouvrir pour guérir. Ensemble. Deux femmes différentes – la protectrice et l’impulsive, l’eau et le feu – qui m’ont autant touchée ; je me sens chanceuse d’avoir pu partager quelques jours de leur vie. Avec elles, j’ai pleuré, un peu, beaucoup, passionnément, et j’ai explosé de rire, fort, souvent, éperdument, parfois sans m’y attendre, au détour d’une phrase, d’une réplique – parce qu’il y a ces deux femmes, mais il ne faudrait pas oublier la grand-mère, ou l’homme de la plage (impossible ! 😂).

^{« Certains souvenir d’enfance ont comme des tableaux anciens, ils s’abîment quand on les expose à la lumière. »}

Est-ce que c’est parce que je suis sœur que ce roman m’a autant touchée ? Parce qu’il me renvoie à cette peur intime d’un jour m’éloigner de mon frère ou de ma sœur ? Peut-être, mais pas que. J’ai aimé que derrière les rires on parle de choses plus lourdes, de la famille, de maltraitances, de maladie, de deuil, de dépression. Oui, les choses auraient pu être approfondies, mais en même temps, l’essentiel, pour cette histoire, était là.

Quant à la fin, même si je l’ai rapidement vue venir, je n’ai pas pu m’empêcher de verser un torrent de larmes, évidemment 😛

Une nouvelle fois j’ai passé un super moment de lecture même si ce n’est pas mon préféré de l’autrice, alors merci Virginie pour ce bout de vie, pour la justesse, pour les larmes et les rires, pour cette humanité qui nous rappelle de profiter de chaque instant, de ceux qu’on aime, et de faire « un signe de la main […] avec un seul doigt » aux autres si ça nous chante 🤭.

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