La maladroite – Alexandre Seurat

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Éditeur : La brune au rouergue

Année de parution : 2015

Genre : Littérature

Résumé : « Je voudrais me rappeler Diana, mieux que je ne peux en vrai. Je voudrais me rappeler tout ce que Diana et moi nous n’avons jamais fait ensemble, comme si nous l’avions fait. Parfois j’écoute des musiques de notre enfance, et je voudrais que la musique me la rappelle, mais la musique ne me rappelle rien, parce que nous n’étions pas ensemble, nous n’avons pas vécu la même enfance. »

Diana, 8 ans, a disparu. Ceux qui l’ont approchée dans sa courte vie viennent prendre la parole et nous dire ce qui s’est noué sous leur yeux. Institutrices, médecins, gendarmes, assistantes sociales, grand-mère, tante et demi-frère…

Ce chœur de voix, écrit dans une langue dégagée de tout effet de style, est d’une authenticité à couper le souffle. Un premier roman d’une rare nécessité.

Avis : Ce roman se lit en quelques heures à peine. Bien que devinant la fin, on est pris comme dans une urgence à mesure que les pages se tournent, par l’envie, le besoin de savoir ce qui est arrivé à cette petite. De plus la forme du livre fait que ça se lit vite : le livre est découpé en différentes parties, dans lesquelles différents paragraphes donnent la parole aux différentes personnes ayant côtoyé ou entendu parlé de Diana (institutrice, tante, grand-mère, médecin scolaire, etc), comme un long compte-rendu glaçant.

Le livre commence avec sa première institutrice, avec une phrase à la fois simple et choc : « Quand j’ai vu l’avis de recherche, j’ai su qu’il était trop tard ». Ce roman, c’est l’histoire d’une petite fille maltraitée par des parents qui ne voulaient peut-être pas d’elle. C’est une histoire tristement réaliste, tristement nécessaire. C’est l’histoire de toutes les démarches, de l’administration, de procédures, de doutes. Une histoire qu’on lit comme on se prendrait un coup de poing, une histoire glaçante, qui fait froid dans le dos.

Le style de l’auteur est brut, froid, dénué de fioritures. Un récit authentique, malheureusement d’actualité. Glaçant quand on voit les démarches, les procédures, les doutes qui ne changent rien. Ce premier roman, inspiré par un fait divers, absolument remarquable sonne tristement juste. Un sujet fort traité avec beaucoup de pudeur et sans pathos ni voyeurisme. A lire de toute urgence, en espérant que peut-être un jour, plus aucun fait divers de ce genre n’ait à inspirer de roman …

7 réflexions sur “La maladroite – Alexandre Seurat

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