Les enfants des lumières – 1759, la plume de l’ange – Laure Bazire & Flore Talamon

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Editeur : Nathan

Parution : 24 août 2016

Genre : Jeunesse, historique

Résumé : Paris, 1759 : les philosophes tentent de publier leur Encyclopédie malgré la censure. Judith Amelot, fille d’imprimeur, se passionne pour le métier de son père. Mais ce dernier est brutalement arrêté, sans raison apparente, sur ordre du roi. A dix-sept ans, la jeune fille doit assumer seule la responsabilité de l’imprimerie, face à l’hostilité des ouvriers. Désespérée, elle reçoit une lettre qui lui redonne courage et dans laquelle l’auteur, anonyme, lui déclare sa flamme. Pourtant, Judith n’est pas au bout de ses peines. Quelqu’un cherche manifestement à anéantir la famille Amelot. Qui ? Et pourquoi ?

 

Avis : J’étais très curieuse de découvrir ce titre, aimant beaucoup cette époque d’un point de vue politique, littéraire. Ah le siècle des Lumières ! Ca m’a un peu rappelé ce que l’on a vu au lycée, l’Encyclopédie, etc.

Judith, jeune fille de 17 ans, est fille d’imprimeur-libraire. Passionné par le travail de son père, elle sait bien que, malheureusement, elle n’est « qu’une » fille et ne peut rêver à la succession. Mais quand son père est arrêté par lettre de cachet (ordre du roi), sa petite entreprise court à la catastrophe. Si Judith tente de maintenir l’imprimerie à flots, il semblerait qu’une mauvaise personne tente de tout saboter : des injures sur un mur, des livres trafiqués … mais qui en veut donc autant à son père ? à ses auteurs ? Heureusement, si certaines personnes sont prêtes à lui tourner le dos, il semblerait que la jeune fille ait également un allié précieux …

J’ai beaucoup aimé ce roman, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, le côté historique, très travaillé par les auteures. On sent qu’elles ont effectué des recherches et voulu respecter le plus possible la réalité historique de cette époque – notamment pour le vocabulaire employé, ce qui donne un peu plus de réalisme au texte (petit plus : les mots compliqués ou d’époque sont expliqués en bas de page). On est donc en plein siècle des Lumières, on côtoie d’Alembert, on entend parler de Montaigne, Diderot, de poètes ou philosophes, des Salons, et c’est extrêmement intéressant. Cela m’a donné envie d’être à la place de Judith, et de rencontrer tous ces gens dont elle ne pouvait pas imaginer qu’on parlerait encore des siècles plus tard. Car le métier d’imprimeur, de libraire, c’est aussi un métier de liaison entre un auteur et son public, un métier de partage. On découvre, ou redécouvre, le métier d’imprimeur-libraire à l’époque, avec tout ce que cela implique : les coûts, la censure – on aborde donc également aussi la question de la liberté d’expression, les livres qui, refusés en France, seront publiés à l’étranger.

Du point de vue des personnages, j’ai aimé notre Judith, cette jeune fille déterminée, qui ne s’en laisse pas découdre quant il s’agit d’aider les siens. Têtue, passionnée, elle reste aussi fleur bleue et perd facilement ses moyens devant un beau parleur. Et puis cette aventure va la faire grandir, lui permettra d’acquérir une certaine liberté. Son rôle permet d’aborder la condition féminine des femmes de l’époque, habituée à se terre, à obéir au chef de famille sans discuter, et surtout, jugées incapable de mener à bien une entreprise.

Mais ce qui fait également tout le charme de ce livre, c’est le mystère, le suspens dû à cette enquête dans laquelle se lance la jeune fille, afin de savoir qui est responsable de tous ces étranges incidents. Au final, j’ai dévoré ce très bon roman. Seul minuscule bémol : j’aurais aimé en savoir un peu plus sur ce prologue !

En bref, un récit très complet, parfaitement travaillé et maîtrisé. A lire pour tous les amoureux d’Histoire, de Littérature, de liberté !

 

Merci aux éditions Nathan pour la confiance et la belle découverte !

9 réflexions sur “Les enfants des lumières – 1759, la plume de l’ange – Laure Bazire & Flore Talamon

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